Dans son rapport, le WWF, Fonds mondial pour la nature, dénonce que près de 600 000 tonnes de plastique sont déversées dans la Méditerranée chaque année. Des déchets qui proviennent essentiellement des pays méditerranéens, y compris la France.
600 000 tonnes de plastique sont jetées dans la méditerranée tous les ans. Les 3 premiers responsables sur les 22 pays présents dans la région méditerranéenne sont la Turquie, l’Égypte et l’Italie générant les deux tiers des fuites plastiques. La France contribue également à la pollution de la méditerranée. 4,5 millions de tonnes de déchets plastiques ont été produites en France, faisant d’elle le plus gros producteur de déchets plastique.
Si les 40 % de déchets sont incinérés, 36 % sont enfouis et 22 % recyclés, il reste donc 80 000 tonnes qui sont réparties dans la nature chaque année conduisant à la contamination des eaux méditerranéennes. La majorité (79 %) des 11 200 tonnes de déchets plastiques français, qui sont déversées dans la méditerranée, est issue des activités côtières, 12 % sont dragué par les fleuves et 9 % proviennent directement des activités maritimes.
En l’espace d’un an, un cinquième de cette pollution reviendra sur les côtes françaises, 11 % contribueront à la contamination des fonds marins et 66 % à celle des eaux de surface.
Selon le WWF, la forte concentration de débris plastique à la surface se trouve sur les côtes françaises (1 000 km2 dans la baie de Marseille, 578 km2 à Nice et 112 km2 en Corse). Cette pollution affecte l’économie des secteurs du commerce maritime, du tourisme et de la pêche, pouvant coûter au pays 73 millions d’euros annuels.
La présidente du WWF France, Isabelle Autissier, appelle à la poursuite des efforts pour changer la situation. Pour diminuer la production et l’utilisation de plastique, les mesures proposées par les politiques publiques actuelles sont trop limitées, selon l’organisation environnementale qui estime qu’il est indispensable que la France réduise sa consommation en interdisant l’usage du plastique dans de nouveaux secteurs (vente à emporter) et en favorisant le développement du vrac. En parallèle, il faut également garantir la recyclabilité des plastiques et privilégier le développement des produits réutilisables.
Bien que l’utilisation du plastique soit une solution peu coûteuse et plus facile, Isabelle Autissier estime qu’il faut consommer moins et que les industriels doivent cesser d’opter pour cette solution. Pour la part de WWF, un engagement collectif des gouvernements, de l’industrie et de la population pourrait mener au « zéro fuite de plastique » en Méditerranée et dans la nature, dès 2030.