Afin de faire face à la pollution des eaux marines, causée par les déchets plastiques, le projet Reseaclons a été créé en 2018, au Grau-du-Roi. Il s’agit d’une filière de collecte et de valorisation des détritus marins.
À leur retour, les pêcheurs du Grau-du-Roi ramènent, en plus des poissons, des déchets, constitués entre autres de plastique de toutes les formes, s’accrochant aux mailles de leurs filets. Une fois arrivés au port, les pêcheurs trient et jettent ces détritus dans des poubelles spécifiques.
La communauté des communes Terre de Camargue se charge de transporter les plastiques collectés dans une déchèterie. Selon leurs spécificités, ils y seront triés. Ne seront pas pris en compte les pneus ou le plexi, qui sont des plastiques très durs. 95 % des plastiques seront valorisés. En effet, l’Institut marin du Seaquarium a développé une filière permettant d’atteindre un taux de recyclage de 95 %.
Les pêcheurs collectent chaque année 1,5 tonne de plastiques qui sont envoyés à Triveo, un plasturgiste, dans l’Ain, ayant inventé un processus de recyclage révolutionnaire. Le plastique n’étant pas un ensemble uniforme, l’entreprise a imaginé une technique innovante permettant le mélange de différents polymères.
La matière issue de ce processus entre dans un moule afin de former un nouvel objet : une seacup, un petit pot mis en vente à l’Institut marin du Seaquarium. L’Institut décline également ces petits pots en amplificateurs sonores. Pour sensibiliser les visiteurs sur la pollution marine et faire découvrir la faune méditerranéenne, des sons d’animaux marins ont été introduits. D’autres objets design comme des lampes, pouvant intéresser un autre type de public, pourraient également voir le jour.
Le projet pilote Reseaclons a évolué depuis sa création en 2018. À l’origine de cette filière, Xavier Murard, qui a également créé, en mars 2019, une association pour la promotion du modèle. Dans la région Occitanie, de nombreux ports s’y intéressent, comme les pêcheurs de Port-la-Nouvelle et d’Adge qui ont fait part à l’Institut marin leur souhait quant à la mise en place de cette filière.
Des ports basques et bretons sont également en contact avec l’Institut. Des échanges existent même entre ce dernier et les pays très concernés par la pollution plastique, comme la Tunisie, Haïti et Madagascar. Cependant, selon la chargée de développement à l’Institut marin, Pauline Constantin, la meilleure façon de lutter contre cette pollution est celle de consommer autrement et de produire moins de déchets.