Réhabiliter un assainissement sans tranchée
L’assainissement non collectif peut souvent prendre beaucoup de place : les épandages peuvent « défigurer » un jardin et occuper plus de 100 m² d’espace. C’est pourquoi de plus en plus de propriétaires cherchent à réhabiliter l’assainissement sans tranchée, en se tournant vers des dispositifs alternatifs.
Aujourd’hui, nous vous proposons d’examiner les solutions qui existent pour réhabiliter un assainissement sans tranchée, avec un focus particulier sur deux types de produits très compacts, performants et surtout discrets !
Quand parle-t-on de réhabilitation ?
Dans le domaine de l’assainissement non collectif, la réhabilitation désigne la remise en état des installations, c’est-à-dire, grosso modo, la rénovation.
La réhabilitation est le plus souvent engagée à la suite d’un avis défavorable obtenu lors d’un contrôle assainissement mené par le SPANC. Cet avis oblige les propriétaires à remettre leurs installations sous 4 ans.
C’est donc souvent le bon moment de changer de technologie pour en choisir une plus actuelle, et surtout de se débarrasser des horribles tranchées qui décorent le jardin.
Réhabiliter un assainissement sans tranchée
Les avantages de la réhabilitation sans tranchée sont assez simples : il s’agit surtout de la place gagnée. C’est pourquoi le plus souvent, les propriétaires se tournent vers les dispositifs compacts, qui font parties des filières agréées.
Les filières agréées s’opposent aux filières traditionnelles (fosse septique + épandage) et tiennent leur nom du fait qu’un agrément ministériel soit nécessaire à leur commercialisation. Cet agrément prouve que les dispositifs proposent des performances épuratoires conformes à la réglementation en vigueur.
Pour s’affranchir des tranchées, une seule solution : se tourner vers des dispositifs qui ne mettent pas en jeu le pouvoir épuratoire du sol pour épurer les eaux. Ces dispositifs ne sont pas nombreux : on y trouve notamment la microstation d’épuration et le filtre compact.
Microstation d’épuration
La microstation d’épuration fonctionne comme une station d’épuration urbaine, mais en version « micro », adaptée à la taille d’un logement.
Il s’agit d’un dispositif tout-en-un, composé de 3 compartiments situés dans une même cuve. La première cuve se charge du prétraitement des eaux, la seconde du traitement, et la troisième de la clarification finale, avant le rejet dans le milieu naturel.
Il existe trois types de microstations :
- à culture fixée : les bactéries épurant les eaux sont cultivées autour d’un support bactérien
- à culture libre : ces bactéries sont cultivées directement dans la cuve
- SBR : un dispositif électronique alterne les phases de traitement et de clarification dans une même cuve. Les microstations SBR ne comportent le plus souvent que deux cuves.
Avantages
- Compacité (5EH = 5m²)
- Discrétion
- Facile à installer (un à deux jours de travaux seulement)
- Facile à entretenir
- Absence de bruit et d’odeurs
Inconvénients
- Consommation électrique pour alimenter les bactéries en oxygène (30 à 50€/an)
- Ne supporte pas une utilisation intermittente
- Interdiction en résidence secondaire
Filtre compact
Le filtre compact est composé d’une fosse septique et d’un média filtrant. La fosse septique est en charge du prétraitement des eaux usées, et le média filtrant du traitement et de la clarification.
Le fonctionnement d’un filtre compact repose sur deux choses :
- le pouvoir filtrant du média
- le pouvoir épuratoire des bactéries qui s’y développent
Le plus souvent, le média filtrant est d’origine naturelle, comme par exemple les coquilles de noisette, l’écorce de pin ou la fibre de coco.
Avantages
- Compact, mais moins qu’une microstation
- Pas besoin d’alimentation électrique
- Facile à entretenir
- Facile à installer
- Idéal en résidence secondaire
Inconvénients
- Le média filtrant doit être remplacé régulièrement, ce qui peut être coûteux
- Moins compact qu’une microstation