Des droits de douane seront imposés aux biocarburants venant d’Indonésie, selon la décision de la Commission européenne. Cette dernière estime que ces biocarburants sont subventionnés par des aides d’État. Les taxes prévues sur leurs importations seront de l’ordre de 8 à 18 %. En effet, pour produire du biodiesel importé en Europe, de l’huile de palme est utilisée. Sachant que 85 % d’huile de palme mondiale sont produits par l’Indonésie et la Malaisie.
Une enquête poussée réalisée par l’UE a révélé que les producteurs de biocarburants indonésiens profitent d’avantages fiscaux, de subventions et d’accès à des matières premières aux prix en dessous de ceux du marché. Sur les producteurs de l’Union européenne, cela fait peser une menace de préjudice économique, selon la Commission européenne.
Ainsi, les importations de biocarburants subventionnés seront taxées à hauteur de 8 à 18 %, selon la publication de la nouvelle réglementation.
Il s’agit de droits compensatoires provisoires, selon l’exécutif européen qui poursuit toutefois ses investigations.
L’enquête de la Commission ne s’arrête pas au marché de l’huile de palme, qui constitue la première source pour les biocarburants indonésiens, mais aussi à toute aide publique, et ce, qu’importe la matière première utilisée.
Les chiffres de la Commission indiquent que le marché européen du biocarburant s’élève à 9 milliards d’euros chaque année, dont 400 millions d’euros d’importations en provenance d’Indonésie.
Cette affaire a été portée devant la Commission par l’Association des producteurs de biodiesel européens, EBB, qui a immédiatement salué cette mesure.
En représailles à la décision de l’Union européenne, le ministre du Commerce de l’Indonésie avait menacé d’augmenter les droits de douane sur les produits laitiers européens importés. Celui-ci a, d’ailleurs, estimé qu’il s’agit d’un traitement inéquitable.
Étant les producteurs des 85 % de l’huile de palme mondiale, la Malaisie et l’Indonésie s’opposent souvent à la politique européenne sur l’huile de palme. Après la publication d’un texte réglementaire qui classe l’huile de palme dans les biocarburants non-durables au sein de l’UE, ces deux pays d’Asie du Sud-est se sont montrés très critiques.